Unité Pastorale St François Mons-Est

Nouvelle traduction du missel : des changements concrets

A partir du 28 novembre, premier dimanche de l’Avent, la nouvelle traduction française du missel entrait en vigueur.
Dans notre Unité pastorale, ces changements prennent cours ce 1er janvier 2022.
Qu’est-ce qui change, concrètement, pour les fidèles participant à la messe ? Petit tour d’horizon des nouveautés, qui doivent nous aider à mieux vivre l’eucharistie.

Il ne s’agit pas de changement pour le changement. Si, en 2001 déjà, le pape Jean-Paul II (dans son décret Liturgiam authenticam) a demandé à ce que toutes les traductions du lectionnaires et du missel soient revues, c’est parce que certaines formules de la traduction de 1972-75 n’étaient pas très heureuses. Le sens du texte original en latin – celui du missel de Paul VI de 1970 –  n’était pas toujours rendu dans toute sa richesse et toutes ses nuances, rendant sa compréhension parfois difficile. En outre, l’évolution de la langue française justifie que les textes du missel (qui contient l’ensemble des prières dites au cours de l’eucharistie, par le président et les fidèles) aient fait l’objet d’une révision en profondeur.

La nouvelle traduction, fruit d’un travail de près de vingt ans,  entrera en vigueur au premier dimanche de l’Avent, dans tous les diocèses francophones du monde. Elle doit favoriser la participation des fidèles à ce qui se passe, et se dit, au cours de l’eucharistie. doit favoriser la participation des fidèles l’eucharistie. En plus de la révision d’un certain nombre de prières, préfaces et dialogues rituels, une plus grande place est donnée au silence et à la gestuelle. Autre évolution, les adresses sont désormais inclusives : « frères et sœurs » au lieu de « frères » auparavant – une volonté chère aux Eglises suisse et canadienne, et qui correspond au texte latin. Enfin, l’accent est mis sur l’eucharistie en tant que mystère.

Quelques changements concrets de cette nouvelle traduction du missel

Parmi les « nouveautés » de cette traduction, citons-en quelques unes parmi les plus marquantes (les changements sont écrits en gras) :

1. Salutation mutuelle

Au début de la célébration, le prêtre accueille les fidèles en leur souhaitant la présence du Ressuscité. La nouvelle traduction souligne cela en utilisant le mot « Christ ».

La grâce de Jésus, le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous.

2. Acte pénitentiel

Le rite pénitentiel démarre désormais avec la mention « Frères et sœurs ». Une mention que l’on retrouvait déjà dans le missel latin. « Nous avons péché » remplace « nous sommes pécheurs », l’accent est donc mis sur l’acte plus que sur la personne. La Vierge Marie gagne le vocable de bienheureuse.

Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.

Je confesse à Dieu tout-puissant, Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

3. Je crois en Dieu

Le Credo, dans la version du Symbole de Nicée-Constantinople, est marqué par un changement… substantiel. Pour exprimer l’identité de substance du Fils avec le Père, l’ancienne traduction utilisait la formule « de même nature que le Père« . La nouvelle traduction est plus fidèle à l’original latin: « consubstantiel au Père ». Si ce terme devra sans doute faire l’objet d’une explication, il s’agit de la formulation théologique adéquate, fruit de longs débats qui ont abouti aux dogmes formulés par les conciles oecuméniques de Nicée I (325) et de Constantinople I (381). Ceux-ci ont tenté, justement, de formuler le plus exactement possible que le Père et le Fils sont de même substance, et donc que le Fils est « autant Dieu que Dieu » le Père. Le terme latin, consubstantialis, est lui-même une traduction du grec homoousios.

La traduction du Symbole des apôtres demeure quant à elle inchangée.

« Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, consubstantiel au Père,
et par lui tout a été fait. »…

4. Liturgie eucharistique

Différents changements ont également été apportés à la traduction des prières de la liturgie eucharistique. Le renouvellement des formules de la préparation des dons et de la prière sur les offrandes manifeste davantage que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin.

Préparation des dons

Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons, fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le pain de la vie.

Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le vin que nous te présentons, fruit de la vigne et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le vin du Royaume éternel.

Prière sur les offrandes

Président: Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant.

Réponse de l’assemblée : Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise.

Cette formule remplace entièrement la précédente: « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise. » Il ne s’agit toutefois pas d’une nouveauté, mais d’une reprise du dialogue original en latin. Il faut d’ailleurs souligner que la plupart des traductions en langues « vernaculaires » du missel de 1970 avaient maintenu cette formulation.

5. Agneau de Dieu

Outre le pluriel réitéré des « péchés », l’Agneau de Dieu se clôt désormais par « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau », au lieu de « Heureux les invités au repas du Seigneur ». Une invitation à la communion permettant d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix.

Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde.

Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !

6. Rites de conclusion

Jusqu’à présent, le prêtre renvoyait les fidèles en disant : « Allez, dans la paix du Christ ». La nouvelle traduction offre trois autres formules possibles (au choix) :

Allez porter l’Evangile du Seigneur.

Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie.

Allez en paix.

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