Méditation : 32ème dimanche ordinaire A – 8 novembre 2020
La lettre de Paul aux Thessaloniciens est la plus ancienne lettre apostolique.
Elle est écrite, alors que les premiers chrétiens sont dans l’attente du retour imminent du Christ ressuscité marquant la fin des temps.
Tout à fait le contexte de la Parabole des vierges sages et des vierges folles.
Les premiers chrétiens commencent à trouver le temps long ; certains se découragent et l’amour fraternel se relâche.
Cela nous concerne aussi : un jour nous quitterons la terre – heureusement pour la sécurité sociale !
Il nous faut donc réfléchir à la façon dont nous vivons notre foi en Dieu et notre amour du prochain.
Le Royaume de Dieu, nous dit Jésus, est semblable à 10 jeunes filles : 5 étourdies, 5 avisées. C’est un peu comme nous : en nous, il y a du sage et il y a du fou !
Ces dix jeunes filles ont une mission qui en vaut vraiment la peine : elles ont été choisies pour escorter l’époux quand il arrivera et lui faire un chemin de lumière avec leur lampe. Lampe allumée bien sûr !
Comme ce sera beau ! Et que l’époux sera heureux de se voir accueilli et fêté quand il ira rejoindre son épouse pour la noce ! Y a-t-il plus belle fête que celle de l’amour ?
Pour le moment, il n’y a qu’à attendre que la porte s’ouvre.
Et l’attente se fait longue. Et les vierges s’endorment…
Je dors, mais mon cœur veille.
Il est permis de dormir quand tout est prêt !
Tout à coup, un cri retenti dans la nuit : Voici l’époux ! Allez à sa rencontre !
Toutes se réveillent :
– OK, disent les sages, nous sommes prêtes !
– Eh attendez ! disent les folles, nous n’avons plus d’huile. Aidez-nous !
– Allez chez les marchands, conseillent les sages. Quelle ironie ! Chez les marchands quand il s’agit d’amour !
Pauvres folles, elles étaient déjà endormies avant de s’endormir : elles n’avaient pas pensé se munir de réserves.
Or, ce n’est plus maintenant l’heure des préparatifs, c’est l’heure de la fête !
Il faut y aller : l’époux est là. Il faut entrer, lui faire escorte…
Et la Porte se referme !
Et les cinq restent là, étourdies avec les mains et le cœur noirs !
Voulez-vous mon sentiment ? J’ai pitié de ces jeunes filles. Je veux faire quelque chose pour elles, prendre leur défense.
Les Vierges Sages auraient pu l’être davantage ! Je les crois coupables de non-assistance à personnes en danger.
Au lieu d’envoyer les folles chez les marchands ce qui revient à les envoyer sur les roses, elles auraient dû leur dire : Venez les fofolles avec nous.
Nous allons nous organiser et nous répartir : une sage, une folle ; une lampe allumée, une lampe éteinte et nous allons nous présenter devant l’époux.
Au moins vous serez là quand la porte s’ouvrira !
Et l’époux, j’en suis sûr, quand il nous verra toutes rassemblées autour de lui, il nous dira :
Comme je suis fier de vous mes Sœurs : vous vous êtes comportées en femmes solidaires, vous n’avez abandonné personne.
Comme moi, vous avez porté les fardeaux et les péchés des uns et des autres : vous êtes devenues une belle image de mon Église constituée de pécheurs pardonnés.
Allez ! Entrez toutes et mettez-vous à l’aise. C’est moi qui sers !
Michel Diricq