Méditations hebdomadaires

Méditation 3ème dimanche de l’Avent B – 13 décembre 2020

«  Malgré  tout, soyons dans la joie .»

Des quatre bougies symbolisant les quatre semaines du temps de l’Avent, nous venons d’allumer la 3ème.  Il ne nous reste plus qu’une semaine pour que se réalise le mystère de l’incarnation de Jésus, le Christ et Fils de Dieu ainsi que nous le présentait l’évangéliste Marc.
Entre-temps, les choses ont pris une allure solennelle en ce dimanche avec, d’une part, le vibrant témoignage de Jean-Baptiste dans l’évangile de Jean et, de l’autre, la Lettre pastorale «  Devenir Chrétien » qui nous est adressée par notre évêque pour l’Avent 2020.  Prenant en compte cette solennité, j’ai cherché dans le répertoire des chants pour ce temps favorable celui qui y correspondrait. En voici les paroles : « Peuples qui marchez dans la longue nuit, le jour va bientôt se lever, Peuples qui cherchez le chemin de vie, Dieu lui-même vient vous sauver. »
Une précision s’impose sur la notion de « nuit ».  Dans la littérature juive et les premiers écrits chrétiens, la nuit symbolise notre monde présent plongé dans les ténèbres et soumis aux multiples forces du mal.  Sur ce, la nuit est même pour les fidèles que nous sommes, un moment d’épreuves et de tentations.  Nous croyons par ailleurs qu’elles prendront fin avec la venue du « Jour du Seigneur ». Seulement, il faut tenir bon jusqu’au bout car ce jour tant attendu adviendra tel un voleur.  C’est à cet effet qu’une vigilance constante nous a été vivement recommandée dès le premier pas en ce temps de l’Avent par l’évangéliste Marc : « Prenez  garde, ouvrez l’œil et veillez ».  Pour en souligner l’importance, Marc donnait aussi les 4 veilles de la nuit servant de repères à son  époque : le soir, minuit, le chant du coq et le matin.  Au regard de ces repères, que devient-on lorsque la nuit s’allonge ?
Effectivement, le déclenchement de la pandémie de la Covid-19 nous a plongés dans une nuit très longue.  A force de veiller et de le faire si longtemps, nous en sommes profondément éprouvés. L’épreuve est d’autant plus grande que toutes les tentatives de solution ne promettent pas de tout résoudre d’un seul coup.  Dans sa Lettre Encyclique « Tous Frères », le Pape l’avait bien reconnu : « La pandémie de la Covid-19 a mis à nu toutes nos fausses certitudes. Au-delà de diverses réponses qu’ont apportées les différents pays, l’incapacité d’agir ensemble a été dévoilée. Bien que très connectés, on a observé une fragmentation rendant plus difficile la résolution des problèmes qui nous touchent tous ».
Nous en connaissons la grande conséquence : c’est le confinement en vagues successives que nous a imposé cette « longue nuit » au-delà de laquelle ont surgi de petites nuits particulières que Mgr notre évêque énumère dans sa Lettre pastorale précitée.  Entre autres : des funérailles célébrées à la va-vite ne nous permettant pas de vivre l’au-revoir comme nous l’aurions souhaité, des mariages et baptêmes reportés sine die, le nombre très réduit de participation aux offices eucharistiques, la fermeture des commerces qualifiés de non essentiels, la précarité qui s’accroit, les retrouvailles en famille limitées, les établissements scolaires, primaires et supérieurs, qui fonctionnent au ralenti…  etc.  Tout en vous recommandant de lire cette lettre pastorale sur le Site de notre Paroisse, Facebook et WhatsApp, il me semble opportun d’en citer quelques passages qui ont retenu mon attention : «  Dans pareille situation…beaucoup souffrent mentalement.  La solitude n’est pas un état de vie facile. Beaucoup de choses, lourdes à porter remontent à la surface. On ne sait plus avec qui en parler.  Les familles n’ont plus de lieux pour respirer, pour échapper aux conflits qui éclatent. Certaines personnes passent de la pression à l’agressivité, à la violence. »
« Peuples qui cherchez le chemin de vie, Dieu lui-même vient vous sauver. »  Oui, «  Voici le Seigneur Dieu qui vient avec puissance.  Il vient illuminer notre regard ».  Voilà pourquoi dans sa Lettre pastorale, l’évêque nous demande en tant que Chrétiens de « regarder autrement le réel ».  Ce regard sera renouvelé, seulement soutenu par le vibrant témoignage de Jean, le Baptiste et l’Humble précurseur du Messie longtemps annoncé.  Dans sa réponse aux envoyés sur sa vraie identité, Jean avoue clairement qu’il n’était pas celui qu’on attendait comme « Lumière du monde ».  Sa tâche se limitait seulement à lui rendre témoignage et à préparer le chemin devant lui.  Quand bien même selon son aveu, lui comme nous ne le connaissions pas alors qu’il se tenait déjà au milieu de nous, l’invitation à la joie est là. Elle est encouragée par le Seigneur Dieu, par la bouche de ses serviteurs, le prophète Isaïe et l’apôtre Paul. Avec la Vierge Marie qui porte en son sein le Sauveur du monde, exultons de joie.

Abbé Jean de Dieu Muinisaka

Prière

Seigneur, ce temps de l’Avent,
Tu me le donnes
Comme un chemin à préparer.

Cette route est au cœur de mon cœur,
Ce lieu où je suis entièrement connu
De Toi seul, Dieu, mon créateur.

Viens me rejoindre dans mes terres arides,
Et mes déserts,
Ces moments où je me sens sec,
Alors que dans ma vie, c’est la nuit.

Aide-moi à aplanir la route pour Toi,
A combler les ravins de mes peurs
De mes échecs et de mes ruptures.

Donne-moi la simplicité d’un cœur d’enfant,
Pour ramener à leur juste mesure
Tout ce qui me semble montagne d’impossible. Que ton Esprit m’aide
A rendre simple et droit
Ce que la vie a rendu tortueux et difficile
Dans mes relations avec les autres,
Dans mon cœur et dans mon corps

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