Méditation 7ème dimanche de Pâques B – 16 mai 2021
Évangile selon saint Jean 17, 11b-19
Vivez unis, dans l’amour et en vérité
Depuis le jeudi de l’Ascension, le Ressuscité est retourné auprès de son Père. Un moment de tristesse et d’affliction pour ses disciples désormais privés de sa présence physique. Avant sa montée, deux choses le préoccupaient à leur endroit. C’est les rassurer qu’ils ne resteront pas orphelins d’une part et de l’autre, leur exprimer son souci de les voir continuer dans le monde la mission qui fut la sienne. Son mot d’adieu contient toutes ces préoccupations : « Ne soyez pas tristes. C’est votre intérêt que je m’en aille vers Celui qui m’a envoyé… Je lui demanderai de vous envoyer un Défenseur. Il vous fera connaître la vérité tout entière. » Il sied de préciser que par cette montée dans la gloire du Père, le Ressuscité ne s’est pas évadé de notre condition humaine. C’est plutôt le contraire car le Défenseur qu’il promet viendra raviver l’espérance de tous les disciples qu’un jour, ils le rejoindront dans la même gloire.
En attendant, c’est l’occasion donnée aux apôtres de reconstituer le groupe. Il faut que le vide créé par le départ de Judas soit comblé. Et ce, conformément au psaume 108, 8 : « Que sa charge passe à un autre. » Dans le fond, c’est pour atteindre le chiffre 12 qui symbolise les 12 tribus d’Israël. Et pour cet exercice, il convenait de s’en remettre à Dieu dans la prière afin d’éviter l’arbitraire. D’où cette prière adressée à Dieu qui, de Barsabbas et Matthias allait remplacer Judas : « Toi, Seigneur, qui connais le cœur de tous les hommes, montre-nous lequel des deux tu as choisi pour qu’il prenne la place de celui qui a déserté en partant vers son destin. »
C’est fait. Le collège apostolique est au grand complet. Vient le moment d’attendre que se réalise la promesse du Maître. C’est pendant ce temps que retentit de leurs cœurs les paroles du psaume 102 : « Gloire à toi, Seigneur, à la droite du Père… Le Seigneur a son trône dans les cieux : sa royauté s’étend sur l’univers. Tous les messagers, bénissez-le. »
Le Seigneur attend d’eux plus que ça. Témoigner de lui en vivant unis dans l’amour et en vérité. Par ce témoignage, le monde reconnaîtra en vous mes disciples. L’apôtre Jean en donne les raisons dans sa 1ère lettre. « Mes bien-aimés, puisque Dieu nous a tant aimés, nous devons nous aimer les uns les autres. Dieu, nul ne l’a jamais vu. Mais en nous aimant les uns les autres, il demeurera en nous et son amour atteindra en nous sa perfection. » C’est à la fois ecclésial et théologique (4, 11-12).
L’exhortation à cette manière de s’aimer et d’être uni devait aussi poser problème au sein du collège apostolique par moments et endroits. La discussion qui éclata entre eux sur la préséance en dit long. (Mc 9, 33-37)
C’est en les connaissant mieux que Jésus a prié longuement, avec insistance pour eux en s’adressant à son Père : « Garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage. Qu’ils soient un comme nous-mêmes. Ainsi, consacre-les dans la vérité. » L’apôtre Paul, se fondant sur cette prière sacerdotale, nous fera une belle exhortation dans sa lettre aux Colossiens : « Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ… » (Col.3, 1-2).
Que la prière du Christ et l’exhortation de Paul nous disposent à recevoir fructueusement l’Esprit Saint, le Défenseur et l’Eclaireur. Amen !
Abbé Jean de Dieu Muinisaka